La construction du chemin de fer du Nord

"Tunnel d’Oazurza" (Leon Laurent. 1867)
 “Vue d’Ormaiztegi” (Rodolfo Sprenger)
"Cérémonie religieuse de l'inauguration de chemin de fer du nord de l'Espagne a Saint-Sébastien, le 15 août 1864” (T. Ferat. 1864)

Le réseau ferroviaire espagnol doit principalement son développement à la Loi générale des chemins de fer (1855) qui régula tous les aspects de ce nouveau mode de transport. Ce cadre législatif favorisa notamment l'entrée de capitaux étrangers, décisifs dans le financement et la construction du chemin de fer du nord.

Dans le but de relier Madrid à la frontière française (le chemin de fer arrivait déjà jusqu’à Bayonne en 1854), la « Société pour le crédit mobilier espagnol » fut fondée, avec un capital majoritairement français (provenant de la famille Péreire). La ligne partant de Madrid ne disposait pas encore d’un tracé définitif jusqu’à la frontière, et devait relier un point encore indéterminé dans la zone de l’Èbre. Un conflit surgit entre ceux qui souhaitaient voir la ligne passer par Álava et Gipuzkoa (avant de continuer vers Irun) et les défenseurs de la « ligne des Alduides », c’est-à-dire un trajet passant par la Navarre, reliant Pamplona a Bayonne.

Les autorités du Gipuzkoa prirent conscience de l’importance du chemin de fer et, à cet effet, firent appel à Fermín Lasala, futur Duc de Mandas, pour défendre leur projet. De leur côté, les Navarrais et la famille Rostchild affrontaient la famille des Péreire et ses investissements ferroviaires. Le projet de Gipuzkoa l’emporta finalement, grâce à une subvention importante octroyée à la « Société pour le crédit mobilier espagnol ». De même, la députation mit en place une souscription populaire qui remporta un franc succès.

Les travaux débutèrent en 1858. Si aucun problème particulier ne fut signalé en Álava, les complexités orographiques de Gipuzkoa retardèrent la construction de nombreux tunnels et ponts (leur exécution avait été confiée à de petites entreprises locales). La Compagnie du Nord décida de faire appel à une entreprise française, expérimentée dans la construction de chemins de fer transalpins, pour se charger des sections les plus compliquées. À partir de 1862, la région de Goierri vit arriver de nombreux Piémontais, expérimentés dans la construction de tunnels (notons au passage que l’accordéon diatonique, à l’origine de la populaire trikitixa, arriva du Nord de l’Italie à la même époque). Après plus de 14 km de tunnels et de viaducs (dont celui d'Ormaiztegi, le plus important et le dernier inauguré), la construction du chemin de fer du nord prend fin à l’été 1864. À Irun, il rejoignait Hendaye pour permettre d’effectuer directement le trajet Madrid-Paris.  

Durant les 10 premières années de fonctionnement, la Compagnie n’obtint pas les bénéfices escomptés en raison de difficultés de financement (les travaux coûtèrent deux fois plus cher que prévu) et du trafic très faible dans la partie castillane. Les troubles associés à la seconde guerre carliste n’arrangèrent en rien les choses. Néanmoins, cette ligne de chemin de fer fut vitale pour le développement économique de la province car elle reliait des lieux clés de l'industrialisation, tels que Tolosa, San Sebastián ou Rentería, Irun, Hernani, Ordizia, Urretxu, ainsi que des localités plus modestes comme Beasain et Zumarraga qui en profitèrent pour dynamiser leur industrie.

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