La femme de « noblesse »

« Les épousailles » (Francisco de Mendieta, début du 17e siècle)
 Détail de « Los esponsales (Les fiançailles) » (Francisco de Mendieta, début du XVIIe siècle)
Détail de « Los esponsales (Les fiançailles) » (Francisco de Mendieta, début du XVIIe siècle)

La position sociale de la femme de « noblesse » au sens local de la hidalguía (la mujer hidalga) dans l'Ancien Régime doit être interprétée par rapport à l'idéologie de l'époque, basée non pas sur les droits individuels et sur l'égalité sociale, mais sur les droits et devoirs de la « Maison » (de laquelle découle l’intégration sociale des personnes) et sur l’inégalité comme mode d’organisation interne de la famille.

L’objectif prioritaire est la permanence de la Maison en tant qu’entité sociale et unité économique viables, par-dessus les intérêts particuliers. À cette fin, un rôle est attribué à chaque descendant de la maison, que celui-ci devra respecter pour continuer de mériter la protection et l’acceptation de cette dernière. Selon cette logique, l’héritage est réservé à une seule personne dans sa partie principale, et le reste n’est pas non plus réparti équitablement, mais en fonction des besoins ou des objectifs du maître ou de la maîtresse de maison. L’héritier principal est librement choisi ; ce peut être une femme si celle-ci montre des capacités supérieures ou jouit d’une préférence de la part des parents. Une des caractéristiques du système de succession guipuzcoan est qu’il recourt comme norme à ce que la loi castillane considère alors comme exception : le choix d’un héritier principal face au partage égalitaire.

Il est vrai que la loi castillane interdisait l’amélioration des héritages en faveur des femmes, ce qui butait sur la règle en vigueur en Gipuzkoa. Donc, c’est la coutume qui s'appliquait le plus souvent mais, en cas d'appel judiciaire, le choix coutumier pouvait être remis en cause. Une manière d’éviter un tel risque était d’utiliser la formule de « succession de son vivant », qui consistait à transférer les titres non pas à la mort des parents propriétaires de la maison, mais au moment du mariage de l’héritier choisi ou héritière choisie. Les capitulations de mariage réglaient alors tous les droits correspondant aux parents vivants, au nouveau propriétaire ainsi qu’aux membres de la famille non mariés résidant dans la maison. C’est aussi pourquoi ces mariages étaient établis d’abord en fonction des mêmes critères de permanence de la maison. Aussi, plutôt que se marier avec quelqu’un, on était marié à quelqu’un.

Dans ce tissu et ce contexte sociaux, la femme parvenait au sommet de sa pyramide sociale lorsqu’elle atteignait la catégorie de « maîtresse de maison » (etxeko andre), spécialement quand c’était elle la « descendante » et son mari l’« étranger ». Elle obtient alors la reconnaissance des subordonnés dans sa maison, hommes et femmes, et, dans des domaines bien précis, de sa communauté toute entière. Elle est en revanche écartée du pouvoir politique des « Conseils ». Mais, en tant que représentante de sa maison, elle peut participer au pouvoir religieux en élisant les prêtres et autres diacres locaux. La place funéraire de choix lui est évidemment aussi réservée.

2011 Ministére de la Culture et de l'euskera - Députation Foral de Gipuzkoa
Creative Commons BY-NC-SA 2.5
Accessibilité | Crédits | Avis légal
GNet | Gipuzkoa.net
ACCUEILRechercerContactPlan du siteÉTAPESTHÈMESTRÉSORSEXPOSITION ACTUELLEJEUXTESTOPINIONCARTE