L’incendie et la reconstruction de San Sebastián

"Assaut à St. Sebastian, 31 août 1813" (W. Heath. 1815)
«Plan du fort Saint-Sébastien, montrant l'attaque par les Anglais, Portugais et leurs partisans locaux en 1813" (James Wyld. 1840)
Zubieta (S. Sebastian). L'historique maison des conseils de Zubieta

Les événements survenus le 31 août 1831, lors de la guerre d’indépendance contre les troupes napoléoniennes, ont marqué profondément la mémoire des habitants de San Sebastián. Les habitants des vieux quartiers commémorent encore aujourd’hui, lors d’une célébration simple et intime, l’attaque, l’incendie et la destruction de l'enceinte urbaine.

Durant l’été 1813, seules les places fortifiées de Donostia (San Sebastián) et d'Iruña (Pamplona), aux mains de Français, résistent encore à l’ennemi. Elles deviennent dès lors des objectifs prioritaires. Comme les troupes dirigées par Mendizábal, accompagnées de trois bataillons du Gipuzkoa (Aranguren, Larreta et Calbetón), ne suffisent pas à déloger les ennemis, ce sont les troupes anglo-portugaises qui se chargent de l’opération. Malgré les bombardements préalables et la prise de la colline de San Bartolomé, le gouverneur du lieu refuse tous pourparlers. Le 22 juillet, une première brèche est ouverte dans la muraille, suivies par d'autres, obligeant à renforcer les positions et la structure des murs. La défense féroce opposée avant l’attaque du 25 juillet donne ensuite lieu à un massacre, à la faveur des défenseurs (à un point tel que les blessés anglais sont recueillis par les Français).

Suite à cet événement, l’armée anglaise opte pour un blocage complet de la ville. L’assaut final se déroule le 31 août, avec l’appui de l’artillerie, et se concentre sur les brèches ouvertes antérieurement. La ténacité française et une deuxième ligne de défense empêchent de nouveau la prise de la ville. L’opération semble encore une fois présager une défaite anglaise, mais l’explosion d'un dépôt de poudre provoque la défaite inattendue des défenseurs. Cet événement, ainsi que le manque de troupes de réserve françaises, influent considérablement sur la fin de l’assaut. Les Français ne parviennent même pas à se replier vers l’intérieur : l’ennemi se réfugie dans le château de la Mota et la ville tombe entre les mains des Anglais et des Portugais.

Le bilan des victimes militaires s'alourdit avec le pillage, la destruction des archives et des maisons… Pour en finir, les assaillants incendient la ville (une seule rue échappe à la destruction, connue aujourd’hui sous le nom de « rue du 31 août »). Après plusieurs jours d’incendie, seule la moitié des 7 000 habitants reste en vie, affamée et sans ressource.

Le 8 septembre, les survivants se réunissent à Zubieta, un village proche de San Sebastián. La résolution du conflit fait place à un nouveau moment historique pour la ville, marqué par un fort désir de reconstruction. Les travaux de déblayage commencent immédiatement et, dès le mois de décembre, un collectif d’ouvriers (Junta de Obras) chargé de la reconstruction est opérationnel.

Pedro Manuel de Ugartemendia, disciple du réputé architecte Silvestre Pérez, est chargé de mener à bien le projet urbain, qu’il présente à la mairie en mai 1814. Pour reprendre l’analyse de Carlos Sambricio, ce projet « dépouille » San Sebastián de ses atouts militaires pour en développer le caractère commercial. L’architecte, au lieu de proposer une reconstruction basée sur les plans précédents (place rectangulaire centrale et rues entrecoupées de façon orthogonale), conçoit un nouveau réseau urbain autour d’une place centrale octogonale, réservée aux services publics, vers laquelle confluaient huit rues pour former une étoile. Cet ensemble serait lui-même compris un sein d’un espace urbain rectangulaire. Son projet n’obtient toutefois pas les faveurs de la Corporation, principalement à cause de certains propriétaires terriens qui s'y opposent. Le projet retenu, finalement, prône une reconstruction calquée sur le plan antérieur de la ville (seuls quelques rues doivent être modifiées).

Les travaux se prolongent jusqu’à la reconstruction complète en 1849. Les négociations visant à détruire les murailles débutent en 1857.

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