Oiasso

Catègorie:
Industrie et les infrastructures
Auteur:
Gipuzkoa Geroztik
Titre:
Oiasso
Date:
14/06/2011

La situation de la civitas (cité) vascone, connue dans les textes classiques sous le nom d’Oiasso, d’Oleaso (et encore sous d’autres appellations similaires), n’est aujourd’hui plus un mystère, même si elle a donné lieu à de nombreux débats par le passé. Les preuves archéologiques situent ce centre urbain florissant à Irun, sur la colline de Beraun, entre l’église et la mairie, entre 70 et 150 après J.-C. Oiasso occupait un lieu privilégié sur l’estuaire de la rivière Bidassoa, protégé des dangers de la côte mais accessible par la mer. Il s’agissait d’une étape de cabotage de la route parcourant le golfe de Gascogne, mais aussi d'un relais de la voie romaine débutant à Tarraco (Tarragona) et unissant les mers Méditerranée et Cantabrique via Ilerda et Osca (Lleida et Huesca).

Les fouilles ont dévoilé des quais en bois et des entrepôts, une zone résidentielle et ses thermes, ainsi que de nombreux objets de la vie quotidienne. Cet établissement urbain occupait environ 15 hectares. Sa nécropole s’étendait au-delà des limites urbaines, coïncidant avec l’une des portes de la ville (situé aujourd’hui au niveau de l’ermitage de Santa Elena). Grâce aux vestiges découverts, nous sommes en mesure de mieux nous représenter la vie de cette cité animée et dédiée au commerce : conserves de poisson, bois, cuirs, lingots d’argent, plomb ou fer, pour la production locale, à laquelle s’ajoutait l’ensemble des produits obtenus dans les territoires voisins (la zone du fleuve Bidassoa constituait le centre névralgique des transactions régionales). La gestion des opérations revenait certainement à un groupe social urbain dédié au commerce. De même, il existait très certainement une forte main d’œuvre (esclave ou libre) consacrée au travail du verre, des poteries, du poisson, etc. La production se destinait aussi bien aux marchés étrangers que locaux. La base sociale constituant le personnel domestique devait également se trouver en nombre dans cette cité.

Grâce à son port, Oiasso échangeait ses produits à échelle régionale. Selon les registres retrouvés, les produits provenaient de la Ribera del Ebro et de La Rioja, des environs de la ville de Saintes, au nord de Bordeaux, ainsi que d’autres villes associées au trafic fluvial sur la Garonne. De manière occasionnelle, des marchandises arrivaient en provenance de destinations lointaines, comme le golfe de Narbonne, l’Italie, l’Afrique du nord, la Méditerranée orientale. L’on estime que les importations comptaient pour environ 30 % des échanges.

L’influence de cette civitas arrivait certainement jusqu’au Bas-Bidassoa et à la vallée d’Oiartzun. L’on retrouve des traces de cette période dans le quartier actuel d’Hondarribia, à proximité de la plage d’Ondarraitz (Hendaia), sur le mont San Marcial d’Irun, à Jaizkibel et au pied du château de San Telmo, dans la rade d’Higer... Oiassa jouait un rôle majeur non seulement pour des motifs stratégiques liés à son emplacement, mais également en raison de l’exploitation minière développée dans toute la zone : Irun, Bera et surtout les mines d’Arditurri dans la vallée d’Oiartzun, débouchant sur le port de Pasaia.

Le déclin d’Oiasso se produit en parallèle avec celui de Rome. Le renouveau de la vie urbaine qui se produit au Moyen Âge ne touche que très peu Oiasso, et se concentre sur Hondarribia, dans le cadre d’une nouvelle logique sociale privilégiant d’autres valeurs stratégiques. Ce déclin prend notamment forme avec la nécropole de Santa Elena à Irun, où l’on retrouve un espace dédié à l’incinération (106 corps) abandonné vers le 5e siècle, ensuite récupéré comme temple chrétien au 10e siècle.

En savoir plus, consultez: "L'epoque romaine" (Coleccion Bertan) et Musée Oiasso (Irun)

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